Dans la grande majorité des situations, les prises en charges sont individuelles mais je peux aussi intervenir sur des petits groupes :
voir le reportage diffusé sur BIP-TV le 14 avril 2015 https://youtube.com/watch?v=EfIdiQ0J3oE&feature=share
Pour la prise en charge des troubles anxieux-dépressifs, les difficultés relationnelles ou les troubles de l'attention, j'utilise la Thérapie Cognitive Basée sur la Pleine Conscience dont les recherches scientifiques ont montré l'efficacité, notamment pour la réduction du stress, la gestion de la douleur chronique, la prévention des rechutes dépressives et les troubles relationnels ou comportementaux. Cela s'adresse aussi bien aux enfants qu'aux adultes. Je l'ai adaptée pour être utilisée avec le cheval.
Pourquoi allier Pleine Conscience et équithérapie?
Pleine conscience
|
Equithérapie
|
Nécessite un apprentissage et un entraînement.
|
L’utilisation du
cheval entraîne une plus forte
motivation à s’engager et à s’impliquer dans la thérapie psychique.
|
Se centrer sur
l’ICI et MAINTENANT pour lâcher prise
vis-à-vis des ruminations relatives au passé ou à l’avenir.
|
Le cheval réagit
dans l’instant présent et le patient
peut ainsi expérimenter le lien immédiat entre son action et le comportement
du cheval.
|
Développer
l’attention et la conscience
de l’environnement, de ses pensées, émotions et réactions.
|
La stature
quelque peu impressionnante du cheval favorise l’observation attentive de
ce qui se passe dans la relation.
|
Développer la sensibilité physique et émotionnelle.
|
Les sensations
corporelles induites par le
contact avec le cheval sont plus intenses
que dans les situations habituelles et elles sont perçues plus
facilement.
|
Les relations de
l’homme avec le cheval induisent de nombreuses émotions (joie, peur,
déception, colère…) et le cheval est sensible à l’état
émotionnel du patient (isoesthésie).
En aidant le
patient à s’en rendre compte, l’apprentissage de la méthode est facilité.
|
Voici le résumé de mon intervention au colloque "Diversité de la médiation équine" organisé par l'Institut de Formation en Equithérapie (IFEq) le 6 mai 2016:
Pendant les séances, différentes activités sont réalisées, observation des chevaux en liberté, pansage et préparation, monte en pleine conscience, exercices de méditation guidée dont vous trouverez des extraits (pour enfant et adulte) dans la vidéo suivante:
Je peux aussi me déplacer comme dans cet EHPAD par exemple:

Et voici quelques situations : Prise en charge de L.

L., jeune femme d'une trentaine d'années, souffre de dépression réactionnelle et de troubles agoraphobiques débutants. Son médecin traitant lui a proposé un traitement médicamenteux et souhaite un suivi psychologique.
L. n'est pas prête à suivre une psychothérapie classique mais elle aime les chevaux, c'est pourquoi elle s'est tournée vers moi.
Avec elle j'utilise la Thérapie Cognitive Basée sur la Pleine Conscience (MBCT) qui permet aux patients d’apprendre à s’extraire des pensées négatives automatiques (ruminations,
anticipations anxieuses… ) qui maintiennent et renforcent l’humeur
dépressive et le sentiment d’impuissance à changer. Exercices proposés :Le
pansage et la préparation du cheval sont une première occasion de créer
une relation privilégiée avec l'animal et de développer une relation
basée sur les échanges sensoriels. Puis à cheval, les techniques de MBCT sont explicitées et expérimentées. Il s'agit d'apprendre à se centrer sur le moment présent, de prendre conscience de ses sensations, pensées, émotions afin de débrancher "le pilote automatique" qui nous entraîne dans des ruminations stériles relatives au passé (regrets, remords) ou au futur (anticipations anxieuses). Ces ruminations renforcent le sentiment d'incapacité et la tristesse, empêchent de vivre pleinement les petits moments de bonheur susceptibles de modifier positivement l'humeur. Ce travail est facilité par les phénomènes d'isoesthésie, le cheval étant un animal émotionnel réagissant dans l'instant.
Mon travail basé sur la relation avec le cheval se centre sur l’interaction entre la personne et l’animal. Je cherche à entraîner le patient à être d’avantage conscient des ajustements continus dans ces situations relationnelles et ce, dans l’objectif de développer une sensibilité émotionnelle et physique accrue permettant une diminution de la dépression, de l’anxiété, de la détresse émotionnelle et une amélioration de l’estime de soi. Pendant
une dizaine de séances, L. est invitée à découvrir avec, contre ou sur
le cheval, ses sensations, ses émotions et le monde de ses pensées en
alternant des temps de méditations guidées, des exercices sensoriels et
des temps d'échange. Entre
les séances des exercices à réaliser chaque jour à la maison sont
proposés afin de, comme un sportif, entraîner le cerveau de L. à pouvoir
reconnaître les pensées automatiques stériles et s'en distancier. A la fin de la prise en charge, L. va beaucoup mieux et exprime sa satisfaction.
Elle dit réussir désormais à profiter de la vie, des petits moments de
bonheur. Même si elle sait bien qu'elle traversera probablement à
nouveau des moments difficiles, elle se sent mieux armée pour les vivre
avec plus de sérénité car elle a pris conscience que ses émotions et
pensées ne représentent que "sa météo intérieure", les nuages, même les
plus noirs, finissent toujours par disparaître. Si nous évitons de
réagir par la lutte ou la fuite - inefficaces pour "résoudre" les remous
naturels de notre monde intérieur - nous sommes capable de prendre du
recul et ne pas nous laisser entraîner dans une spirale descendante
d'auto-dévalorisation, de sentiment d'impuissance, de pensées critiques,
qui provoquent une nouvelle cascade d'émotions négatives et enfoncent
dans la dépression.
Prise en charge de D. D. 78 ans souffre de la forme langagière et aphasique progressive de la D.F.T (détérioration fronto-temporale) qui évolue depuis plusieurs années. Son état semble aujourd’hui stabilisé mais l’expression orale reste très compliquée et ses performances cognitives sont très sensibles aux perturbations environnementales. D. a pratiqué l’équitation par le passé, il possédait une jument dont il était très proche. La demande du médecin psychiatre qui le suit est d’utiliser le contact avec le cheval pour travailler la mémoire et l’expression verbale et non verbale. Les problèmes d’équilibre de D. sont contrindiqués avec le fait de monter à cheval. Le pansage et la préparation du cheval sont une première occasion de créer une relation privilégiée avec l’animal. Cela permet de travailler les aspects relationnels et sensoriels, de retrouver les gestes autrefois connus, de nommer le matériel, les parties du corps, de décrire ses sensations…. Un travail avec le cheval en liberté aide D. à faire comprendre à l’animal ses intentions, fermement mais sans agressivité : utilisation du langage corporel, de la communication infra-verbale, prise de conscience du rôle de leader positif… Mener le cheval aux longues rênes lui permet de mémoriser des petits parcours d’orientation, de reconnaître les formes, les couleurs, les objets et les nommer.
Prises en charge de R. et G.

R. et G. , 2 ans et demi, sont des jumeaux, nés prématurés, qui présentent depuis leur plus jeune âge un retard de développement psychomoteur, marqué par une hypotonie importante. Depuis quelques mois, la fuite du regard, l’apparition de stéréotypies et la régression langagière ont fait suspecter aux parents des troubles autistiques et ils ont dû se battre pour obtenir un diagnostic permettant une prise en charge adaptée. Le diagnostic de Troubles Envahissants du Développement a été confirmé pour les deux enfants par le Centre Ressource Autisme de Tours. L’évolution des jumeaux semble suivre le même chemin, même s’il existe un décalage dans le temps : les difficultés sont apparues d’abord chez G., puis quelques semaines plus tard chez R.. Les progrès constatés grâce à une éducation et une stimulation précoces adaptées, sont aussi plus nets chez G., celui-ci étant aujourd’hui plus capable de supporter et maintenir un contact visuel avec l’autre. Néanmoins,chez lui, les troubles sensoriels sont plus massifs. Quant à R, il reste plus souvent « dans sa bulle » et se met en danger (escalade). Chez les deux enfants, le langage est quasiment absent, il existe des comportements auto-agressifs et des troubles de l’attention. Les stéréotypies sont fréquentes, notamment le flapping. Les différentes évaluations ne sont pas encore terminées et on ne sait pas encore s’il existe une déficience intellectuelle associée, néanmoins, les difficultés langagières et le déficit attentionnel rendent très probables un retard de développement des fonctions cognitives. D’après les parents, R. et G. sont tous les deux très attirés par les animaux avec lesquels ils entrent facilement en relation, à la fois visuelle et tactile. J’ai moi-même pu confirmer cette information lorsque j’ai mis les enfants en contact avec mes chiens et mes chevaux. Indications de l’équithérapie Plus de la moitié des personnes avec autisme souffrent d’un retard mental, souvent sévère et profond. Le niveau de développement est souvent stoppé à la période sensorimotrice (PIAGET) or, ce sont les informations sensorielles et motrices qui alimentent la vie psychique. L’équithérapie permet de travailler les aspects sensoriels et moteurs et met le corps en action dans un contexte plus ludique ou plus naturel que la psychomotricité ou l’ergothérapie. Le poney permet un travail sensoriel (chaleur, douceur, odeurs…), relationnel (communication infra-verbale), tonique (renforcement du tonus axial, de la musculature para-vertébrale, des adducteurs des cuisses) et psychomoteur (coordination occulo-manuelle, corrections de l’équilibre…). Le rythme des allures du cheval a un effet apaisant et contribue à la diminution des stéréotypies, notamment le balancement. Par l’intermédiaire d’une meilleure aisance au niveau du corps, ce sont l’estime de soi, les capacités relationnelles et l’intégration sociale qui sont favorisées. D’autre part : - Le plaisir procuré par le contact avec l’animal augmente la motivation à apprendre.
- Les stimulations vestibulaires passives provoquées par le rythme des allures du cheval permettent la diminution des rythmies et la mobilisation attentionnelle.
- Des études récentes montrent aussi qu’un balancement répétitif stimule les zones cérébrales impliquées dans l’apprentissage et favorise le roulement du bassin, producteur naturel d’ocytocine, l’hormone du bien-être. Dans ces conditions, l’enfant reçoit et retient de façon étonnante.
- L’animal n’a pas acquis les mots, la verbalisation, il ne communique qu’avec son corps, ses sens et ses capacités sont bien plus importantes que les nôtres à détecter les émotions, l’humeur et l’état d’esprit de l’autre. Avec le cheval, la communication s’établit de façon isoesthésique : celui-ci répond à l’état émotionnel perçu et se montre d’autant plus sensible à une personne que celle-ci réagira sur le plan animal et non sur le plan des opérations intellectualisées, ce qui est le cas des personnes avec autisme. La communication sensorielle qu’instaure le cheval avec le sujet ouvre à la découverte de son corps, de ses sensations corporelles qui sont à la base et constituent le support de l’émergence du sentiment identitaire.
- Le cheval réagit aussi de façon isopraxique : il recherche l’absence de tension nerveuse et la cohésion pour se rassurer et, à ce titre, il influe sur l’incohérence rencontrée chez le patient qui, grâce au cheval, peut retrouver petit à petit une motricité gestuelle et affective cohérente;
- Les méthodes structurées d'apprentissage issues des théories comportementales que j’utilise favorisent l'acquisition de nouvelles compétences et leur généralisation.
Activités proposées Le pansage et la préparation du poney sont une première occasion de créer une relation privilégiée avec l’animal. Cela permet de travailler les aspects relationnels et sensoriels. Des exercices ludiques à cheval sont ensuite effectués pour favoriser les apprentissages, par exemple : Au niveau psychomoteur : - Pour augmenter le tonus du tronc : exercices destinés au redressement (lancer de balles, attraper des objets en hauteur…),
- Exercices de coordination-dissociation des mouvements : lever les deux bras, un seul, plier les genoux, un seul ….
- Pour la connaissance du schéma corporel : loto, travail devant le miroir, imitation de gestes…

Mon intervention vise à compenser la dysrégulation en apportant de l’aide, si besoin est, aux différentes étapes de réalisation des tâches proposées : initiation, maintien, terme. L’objectif est que cette aide devienne de plus en plus discrète au fur et à mesure des acquisitions. Dans un second temps, pour l'apprentissage du comportement verbal, j'ai appliqué l’approche comportementale verbale qui reprend les principes de l’A.B.A. (Aplied Behavior Analysis). Cette méthode décompose le langage en petites unités qui permettent de travailler séparément les différents champs de la communication. - La première étape a consisté à susciter la capacité à demander en désignant d’abord les choses visibles puis progressivement invisibles en utilisant les pictogrammes. Dans ce but, tous les objets, friandises, activités plaisantes pour chacun des enfants ont été recensées. Il s’agit de les utiliser comme renforçateurs dès que l’enfant réussit à les demander.
- La seconde étape a permis de favoriser les compétences non verbales : répondre aux consignes, imiter, assembler des objets ou des images.
L’enseignement des comportements verbaux a pu ensuite commencer.
Pendant les dix-huit mois qu'a duré la prise en charge, stoppée en raison d'un déménagement, les progrès ont été rapides. Très vite, il m'est apparu que les jumeaux ne souffraient pas de déficience intellectuelle. Les troubles sensitifs et moteurs ont pratiquement disparus. Pendant les séances, les troubles du comportement étaient complétement absents et ont beaucoup diminué dans la vie quotidienne. Au niveau attentionnel , j'ai pu remarquer de gros progrès. La concentration peut être maintenue pendant toute la séance. Il reste des difficultés d'expression langagière qui nécessitent une prise en charge en orthophonie pour améliorer la prononciation et la construction des phrases
Prises en charge de C.
C., 10 ans, 10 mois, présente
depuis quelques temps des comportements relationnels difficiles au niveau
familial, essentiellement marqués par de l’opposition, de l’agressivité et par
la transgression des règles édictées.
Depuis la rentrée de septembre, la maman, qui a accepté une nouvelle
situation professionnelle est moins disponible et s’interroge sur le fait que
cet état puisse provoquer les difficultés constatées. A moins qu’il ne s’agisse
des premières manifestations de « la crise d’adolescence ».
Si les échanges verbaux sont favorisés dans la famille, C. semble être
en difficulté pour parler de ses propres émotions.
Les parents décrivent C. comme une fillette polie, responsable et assez
anxieuse. Elle prend notamment très à cœur son rôle de grande sœur et
s’inquiète vis-à-vis de son frère de 8 ans qui « profite » de la
situation.
Elle a de bons résultats scolaires, est relativement autonome dans son
travail. Elle est perfectionniste.
Elle semble être influençable et recherche l’approbation de ses pairs.
Elle a fréquemment changé d’amis au
cours de sa scolarité. Avec eux, elle cherche à s’imposer et à commander. Cela
pourrait s’expliquer par des difficultés à s’affirmer en tant que personnalité
propre.
Indications de l’équithérapie
En équithérapie, j’utilise
des techniques empruntées aux différentes thérapies cognitivo-comportementales
et je propose notamment pour la prise en charge des difficultés de C. : -
Les
techniques d’affirmation de soi qui permettent d’améliorer les compétences
relationnelles et sociales.
-
La pleine
conscience (MBCT : Thérapie Cognitive Basée sur la Pleine Conscience). Il
existe aujourd’hui un nombre croissant de travaux montrant son intérêt auprès
des enfants, notamment pour l’équilibre émotionnel, les capacités de
résilience, la qualité des échanges familiaux et les capacités attentionnelles.
En apprenant à se concentrer sur le moment
présent et sur le corps, les personnes parviennent progressivement à ne pas se
laisser entraîner dans la spirale de pensées et
d'émotions négatives génératrices de stress ou de dépression. La présence du
cheval, qui réagit dans le moment présent, sans jugement, et permet de stimuler
tous les sens (mouvement, chaleur, odeurs...) facilite l'apprentissage de la
méthode.
D’autre part, différentes études
scientifiques ont montré que l'utilisation du cheval entraîne une plus forte
motivation à s'engager et s'impliquer dans la thérapie psychique.
Exercices
proposés Le pansage et la préparation
du cheval sont une première occasion de créer une relation privilégiée avec
l’animal. Cela permet de travailler les aspects relationnels et sensoriels.
Avec le cheval en liberté, C. est invitée à se faire comprendre de lui. Elle peut
ainsi se rendre compte qu’il est nécessaire de faire preuve d’une douce
fermeté, de persévérance, de clarté dans ses demandes pour qu’il accepte d’y
répondre. Elle peut observer que son propre comportement affirmé provoque chez
le cheval une recherche de contact et
une volonté de la suivre tandis que son comportement passif n’accroche
pas l’intérêt de l’animal.
Puis, à cheval, je propose de
travailler sur
Deux aspects de
l’affirmation de soi : repérer ses propres besoins, faire une demande
assertive. Il s’agit d’expliciter
et d’expérimenter les différents types de comportement relationnel :
assertif, passif et agressif, d’apprendre à les repérer à partir d’exemples et
d’évaluer les conséquences émotionnelles de chacun de ces comportements pour
soi-même et pour l’autre. A partir de jeux de rôle impliquant C. , le poney et
moi-même, il s’agit de s’entraîner à réagir de façon plus affirmée dans
différentes situations.
L’adaptation des ateliers de pleine
conscience, à partir de la méthode d'Eline Snel (*) pour les enfants de 7 à 11
ans. Il s’agit d’une méthode simple, ludique et
efficace permettant aux enfants de mieux se concentrer, de mieux comprendre
leurs émotions et celles des autres et de prendre en charge leur stress. C’est
avant tout une démarche éducative (ou rééducative) dans laquelle il s'agit
d'apporter aux enfants des outils de connaissance d'eux-mêmes, sur le long
terme.
(*) Eline SNEL : « Calme
et attentif comme une grenouille », Editions Les Arènes
Pendant une dizaine de
séances, C. est invitée à découvrir ses
sensations, ses émotions, le monde de ses pensées en alternant des temps de
méditations guidées et adaptées à son âge et des temps d’échanges et de jeux
avec le cheval. L’apprentissage des techniques permettra à C. leur utilisation dans les moments
difficiles. Il s’agit d’apprendre à prêter attention, avec bienveillance et
curiosité, à sa « météo intérieure ».
Il s’agit de voir, sentir, goûter, utiliser
pleinement ses 5 sens, sans tout de suite réagir. Cela permet de faire une pause pour pouvoir choisir ce que
C. va faire (ou ne pas faire) plutôt que de laisser « le pilote
automatique » choisir pour elle.
Des exercices à réaliser à la maison plusieurs fois par
semaine, seule ou en famille, lui sont proposés afin de, comme un sportif,
entraîner son cerveau à pourvoir reconnaître ses pensées et émotions et s’en distancier pour agir plus en conformité
avec ses aspirations profondes plutôt que réagir immédiatement et
automatiquement.
C. a participé avec plaisir aux activités proposées. Elle a suivi très
consciencieusement les consignes pour les exercices à la maison, s’est
approprié la technique et ses parents constatent une amélioration sensible de
son comportement et par ricochet, des relations familiales.
Prise en charge de F.
 F. est une fillette de 9 ans et 9 mois. Suite à la séparation parentale, depuis quelques temps, F. présente des comportements difficiles semblant traduire une souffrance qu’elle ne parvient pas à exprimer. Elle ne se confie pas à sa mère, menace de fuguer, s’en prend à ses petits frères.
Elle refuse de rencontrer un psychologue mais, passionnée par les
chevaux, elle a accepté une prise en charge en équithérapie dont
l’objectif est de l’aider à verbaliser ses émotions négatives afin
qu’elle se sente mieux. 11 séances d’une heure se sont déroulées pendant trois mois Les différentes étapes ont consisté à: 1. Faire connaissance et établir la relation de confiance
* Jeu « J’aime – je n’aime pas » : lors de son évolution à cheval dans
le manège, il a été demandé à F. de nommer un objet, une personne, une
activité, un événement … qu’elle aimait chaque fois qu’elle passait
devant un plot vert et ce qu’elle n’aimait pas à chaque passage devant
le plot orange. *Histoire de vie : les épisodes marquants de la vie
de F. ont été matérialisés dans le manège et ont permis de retracer son
parcours de vie. L’évolution à cheval dans ce parcours a été l’occasion
d’exprimer les émotions liées aux souvenirs de ces événements. 2. Exprimer ses émotions vis-à-vis de ses parents
Les maisons respectives de papa et maman ont été matérialisées dans le
manège. Dans un ordre aléatoire, F. devait se rendre avec le poney dans
l’une des maisons et mettre en relation avec les émotions de base (joie,
tristesse, peur, colère), les événements vécus ces derniers mois. Cela
lui a permis de pouvoir prendre conscience de certaines difficultés mais
elle ne se sent pas encore prête à les exprimer dans les situations
réelles et devant les intéressés. 3. Travail sur les relations avec ses petits frères * Jeu « J’aime – n’aime pas » adapté aux relation fraternelles.
* Travail : trouver des solutions alternatives à l’énervement (ex :
prévoir et informer les petits frères des périodes réservées aux jeux
avec F. et des périodes d’isolement, disposer d’un lieu inaccessible aux
petits) 4. Apprentissage de la relaxation
Un premier apprentissage a été réalisé en séance, sur le poney.
L’entraînement journalier serait nécessaire à la maison afin
d’apprendre à contrôler et maîtriser les réactions physiologiques liées
au stress et à l’anxiété, dès qu’elle en éprouve le besoin : contrôle de
la respiration, relâchement musculaire… 5.Faire comprendre des intentions fermement mais sans agressivité
Le travail a été réalisé avec le poney en liberté : utilisation du
langage corporel, de la communication infra-verbale, prise de conscience
du rôle de leader positif…
Prise en charge de J 
J. est un jeune homme de 31 ans résidant dans une Maison d'Accueil Spécialisée. Le diagnostic est celui d’un autisme infantile précoce, associé à une déficience mentale profonde et des troubles du comportement (instabilité, agressivité).
La demande de l’équipe éducative est de travailler autour de la représentation du schéma corporel, pour permettre notamment d'améliorer l’autonomie lors d’une activité de la vie quotidienne : l’habillage. Ses référents ont remarqué ’notamment que J. ne semble avoir aucune conscience de son dos et même si ses vêtements sont préparés dans le bon sens,il les enfile systématiquement à l’envers (devant/derrière). Ces troubles de l'habillage n'ont pas été améliorés par les différentes prises en charge en ergothérapie et psychomotricité.
Pendant 20 séances, nous avons travaillé différents aspects: - Le pansage et la préparation ont été l'occasion de reconnaître (toucher, nommer) les différentes parties du corps du poney. - Des exercices sensoriels et moteurs se sont ensuite déroulés à cheval. Ils alternent: *la reconnaissance visuelle des images des différentes parties du corps (loto géant) *la reconnaissance auditive des mêmes images *l'imitation de gestes *la reconnaissance des parties de son corps propre *la reconnaissance des partie du corps du thérapeute *des exercices devant le miroir
Les bonnes réponses sont renforcées par l’octroi d’un petit morceau de guimauve que J. apprécie particulièrement et qu’il est capable de mastiquer sans risque de fausse route. La fréquence des récompenses a été diminuée à partir du moment où J. obtenait 75% de bonnes réponses pendant deux séances consécutives. Ce renforcement positif était systématiquement associé à des félicitations verbales, qui à la fin de la prise en charge,étaient octroyées seules.
Les résultats montrent un effet facilitateur de l’équithérapie sur l’apprentissage de la reconnaissance des différentes parties du corps, une généralisation des acquis a été constaté dans la vie quotidienne. Cet effet constaté peut s’expliquer de différentes façons : - Le plaisir procuré par le contact avec l’animal augmente la motivation à apprendre, - Les stimulations vestibulaires passives provoquées par le rythme des allures du cheval permettent la diminution des rythmies, qui étaient extrêmement fréquentes dans la vie quotidienne et complètement absentes sur le cheval. La mobilisation attentionnelle est ainsi favorisée. - Le bercement a un effet apaisant, favorise la décontraction et diminue donc l’hypertonie. Le mouvement est ainsi facilité ainsi que la possibilité de perception des stimulations intéroceptives associées. - Les méthodes structurées d'apprentissage issues des théories comportementales permettent l'acquisition de nouvelles compétences et leur généralisation. Prise en charge de M. M. est une jeune femme de 26 ans. Difficultés principales: - Niveau physique, moteur : chevilles laxes (tendance aux entorses), gros problèmes visuels, hypothyroïdie - Niveau intellectuel : déficience mentale légère, ne connaît pas la valeur de l’argent, compréhension parfois perturbée (interprétations), parle beaucoup - Niveau psychique : anxiété (+++), faible estime de soi Points forts : lit et écrit, bons repères temporo-spatiaux (connaissance droite/gauche), capacités d’apprentissage et mémoire, respect des consignes Indications de l’équithérapie En équithérapie, j’utilise des techniques empruntées aux différentes thérapies cognitivo-comportementales pour la prise en charge des troubles anxieux-dépressifs et notamment la sophrologie. Dans ce cadre de l’équithérapie, c’est d’autant plus intéressant que le cheval induit naturellement, par le phénomène de portage, un état de relaxation chez le cavalier. La chaleur de l’animal, sa douceur, le support physique offert par son dos, le mouvement de balancement et de bercement de son pas sont en effet des éléments propres à favoriser l’entrée dans un état sophronique. Exercices proposés - Le pansage et la préparation du cheval sont une première occasion de créer une relation privilégiée avec l’animal. Cela permet de travailler les aspects relationnels et sensoriels : L’apprentissage des techniques de massage adaptées au cheval permet une décontraction de l’animal qui se transmet au patient. Puis à cheval, différentes activités sont réalisées: - des exercices respiratoires - des exercices de décontraction musculaire - des petits parcours d'orientation visant à faire prendre conscience de la capacité de M. à s'affirmer et transmettre ses intentions de façon adaptée à cet animal quelque peu imposant
Prise en charge de G. 
G. est une femme de 72 ans, qui souffre d'une phobie du cheval qui la rend incapable d'accompagner sa petite-fille sur la plage car des chevaux sont susceptibles de s'y promener. Lorsqu'elle remarque un van ou un camion avec des chevaux sur la route, elle effectue un détour, parfois important pour ne pas devoir le suivre ou le doubler. Dans cette phobie, suite à un événement traumatisant, les croyances et attentes (plus ou moins conscientes) par rapport aux chevaux provoquent de l’anxiété dès que G. en aperçoit. Cette émotion est perçue de façon très négative et G. cherche à ne pas la ressentir en évitant toutes les situations similaires.
Dans la situation traumatisante initiale, la fuite et l’éloignement ont probablement permis de diminuer l’émotion négative et G. l'a mémorisé comme étant efficace. Aujourd’hui, elle anticipe la possibilité de ressentir cette même émotion intense en présence de chevaux et elle a élaboré un système de croyances et de représentation (souvent inconscientes) permettant de rationaliser sa peur, par exemple : « Ils vont se sauver venir m’attaquer ». Ce sont des pensées automatiques qui maintiennent, voire augmentent l' anxiété anticipée et le comportement d’évitement. Ce dernier ne permet pas d’expérimenter des situations dans lesquelles ces pensées pourraient être contredites. Cela maintient l’anticipation anxieuse, renforce les croyances négatives et continue à provoquer l’évitement des situations. G. est prise dans un véritable cercle vicieux. Pour rompre la spirale infernale, nous travaillons sur : 1.Les pensées automatiques (restructuration cognitive): à partir de renseignements issus des connaissances sur ce que sont les chevaux (des proies et non des prédateurs), il s'agit de prendre conscience de l'irrationalité de la peur anticipée. 2.Les sensations corporelles associées à l’anxiété: les techniques de relaxation permettent de contrôler la respiration, les battements cardiaques et induire une réponse physiologique antagoniste à celle de l'anxiété 3.Le comportement d’évitement : par exposition progressive aux situations anxiogènes (en imagination et in vivo), G. est invitée à s'y confronter pour expérimenter leur innocuité. Elle est donc mise en contact avec les chevaux, selon une progression hiérarchique liée à la distance entre eux et elle, leur nombre, leur taille, leur activité... Des exercices à réaliser à la maison entre les séances, alliés à la très forte motivation de G. ont permis de régler le problème en trois séances.
Prise en charge de E. 
E., garçonnet de 5 ans, présente une Infirmité Motrice Cérébrale se traduisant par une spasticité des membres inférieurs et une hypotonie axiale. Il a suivi des séances de psychomotricité en salle mais depuis quelques temps les progrès réalisés sont peu significatifs d’autant qu’E. se montre très peu motivé par cette activité. E. utilise un appareillage spécifique par intermittence : siège coquille, déambulateur, orthèses jambières. Il a eu l’occasion de pratiquer les promenades à poney et se montre très enthousiaste à l’idée de passer plus de temps avec eux. L’équithérapie a montré son intérêt dans l’éducation motrice des patients porteurs d’une infirmité motrice cérébrale. De nombreux effets bénéfiques « automatiques » ont été constatés : - Les forces combinées du pas du cheval induisent au bassin du cavalier un mouvement amplifié du mouvement physiologique de la marche humaine. Elles favorisent la dissociation des différentes ceintures corporelles, développent le tonus, mobilisent les articulations du rachis et du bassin, facilitent l'équilibre et la tenue du tronc.
- La chaleur et le mouvement du cheval inhibent la spasticité.
Ces effets automatiques, majorés par le plaisir apporté par la relation avec l’animal et qui induisent une nouvelle motivation du patient vont avoir un effet facilitateur sur les exercices proposés. Ceux-ci permettent de travailler plusieurs objectifs avec E. : *Au niveau sensoriel et moteur : amélioration de la perception du schéma corporel, des repères temporo-spatiaux, renforcement des membres supérieurs, mobilisation des membres inférieurs et du tronc, coordination et dissociation des mouvements… Ceci va permettre l’amélioration de la posture et de lutter contre les attitudes vicieuses. * Au niveau psychique : amélioration de l’estime de soi, de la concentration et de l’attention. 16 séances se sont déroulées, alternant des exercices physiques sous forme de jeux et des moments de détente (promenades). Des progrès importants ont été constatés au niveau du tonus: E. peut aujourd'hui maintenir la position assise sans sa coquille et l'a complètement abandonné. La prise en charge sera poursuivie le prochain semestre
Prise en charge de A.
A. est un jeune homme de 24 ans, résidant dans un foyer occupationnel.
Difficultés principales : - Au niveau physique, moteur : légère hypotonie, problèmes de dextérité manuelle - Au niveau intellectuel: déficience mentale , ne sait ni lire, ni écrire, difficultés de concentration, ne connaît pas la valeur de l’argent -Au niveau psychique : anxiété, peut- se sentir persécuté, manque de persévérance, bégaiement important.
Indications de l’équithérapie : Les forces combinées du pas du cheval permettent le développement automatique du tonus axial. Ces effets automatiques, majorés par le plaisir apporté par la relation avec l’animal et qui induisent une nouvelle motivation du patient vont avoir un effet facilitateur sur les exercices proposés. Ceux-ci permettent de travailler plusieurs objectifs avec A.: - Au niveau de la communication : travail de relaxation, de respiration et d’expression. - Au niveau psychique : amélioration de l’estime de soi, de la concentration et de l’attention. - Au niveau moteur : amélioration de la dextérité manuelle et du tonus axial.
Activités proposées : Le pansage et la préparation du poney sont une première occasion de créer une relation privilégiée avec l’animal. Cela permet de travailler la motricité fine, la dextérité, la coordination gestuelle Des exercices ludiques sensoriels et moteurs à cheval sont ensuite effectués. A titre d’exemples : - Des exercices respiratoires : respiration abdominale, dorsale, mimétisme respiratoire avec l’animal, synchronisme allure/respiration. - Des exercices de contrôle musculaire issus du training autogène de Schultz (relaxation). - Des exercices verbaux : désignation des images avec contrôle de la respiration
Prise en charge de G. 
G, âgé de 5 ans, est d'après sa maman, "un enfant remuant avec un retard de langage" Celui-ci ne prononce que quelques mots isolés et déformés. Il désigne du doigt les objets qu’il convoite ou qui attirent son attention en venant chercher son interlocuteur par la main. Il comprend difficilement les consignes, est peu attentif et peut se comporter de façon auto-agressive. Il présente fréquemment des manifestations anxieuses. L’intégration scolaire est problématique. G. défie l’autorité de l’institutrice, refuse le travail, est parfois violent et est rejeté par ses pairs. Il a été maintenu deux années en moyenne section à mi-temps et bénéficie d’une AVS. Participer à des activités extra-scolaires s’est révélée être un échec. Aucun diagnostic précis n’a été posé à ce jour : troubles sévères du langage et de la communication, trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité, dépression, psychose ou autisme ? Il bénéficie de séances d’orthophonie et de psychomotricité. Pour l'apprentissage, j'applique la méthode comportementale A.B.A (VB): Apllied Behavior Analysis, Verbal Behavior ou en français "Analyse Appliquée du Comportement Verbal" La première séance a permis de repérer ce qui plait à G. et qui peut servir de renforçateurs: courir avec Pile-Poil (le poney), faire des bulles, jouer avec des petites voitures, ou des animaux, regarder quelques secondes de dessins animés, petits morceaux de friandises ou jus de fruit.
G. est soit sur le poney, soit à côté, celui-ci le suivant et le stimulant en venant le chercher quand son attention est attirée par autre chose. Les renforçateurs sont placés sur une table dans le manège. La seconde étape a été de lui faire demander les choses qu’il désire en les nommant, d’abord quand elles sont à portée de vue, puis quand elles sont cachées. Je pars d'abord sur un petit nombre de demandes, dont il connaît en majorité la formulation, en introduisant très progressivement de nouvelles requêtes et en les complexifiant : par exemple, ballon, voiture, courir, gâteau, chocolat, jus d’orange, télé… ,puis « lancer ballon », « voiture verte », "petit lion"…. Aujourd’hui, je travaille les différentes compétences du langage : -les compétences d’écoute qui permettent d’entraîner G. à répondre aux consignes -les compétences d’imitation motrices -les compétences d’association (deux objets identiques ou similaires, objet et image de l’objet) -les compétences de désignation (répondre à la question qu’est-ce que c’est ?) -les compétences d’écho (répétition sans indice visuel) -les compétences intra-verbales (compléter des chansons, ou des phrases usuelles à trous, répondre aux questions commençant par Qui, Quoi, Comment, Pourquoi) En plus du renforcement positif matériel de chaque bonne réponse, chaque réussite (même partielle au début) est accompagnée d’encouragements verbaux, tandis que les échecs sont ignorés. Le ratio de renforcement est le nombre de réponses correctes émises entre deux distributions de renforçateurs, il sera progressivement aménagé, le renforcement matériel finissant par être abandonné pour ne garder que les encouragements et félicitations verbales.Prise en charge de Mme D.
Madame D, m’a été adressée par le psychiatre de l’hôpital de jour qui la suit pour des troubles bipolaires. La demande est de travailler avec le cheval pour lui permettre d’améliorer son image d’elle-même à travers une augmentation de l’estime de soi, de la confiance en soi et de la capacité à s’affirmer dans ses relations interpersonnelles. Au cours de 10 séances d’une heure, nous avons utilisé plusieurs techniques thérapeutiques : - Avec le cheval en liberté, Madame D. a été invitée à se faire comprendre de lui, sans le toucher, à l’aide de la voix et de ses attitudes corporelles. Elle a pu expérimenter comment être perçue comme un leader positif par l’animal et imposer sa volonté sans violence. Elle a remarqué que le cheval recherchait son contact quand elle était plus assurée. L’idée est qu’elle puisse se rendre compte de la bonne distance entre les protagonistes qui induit la confiance et le respect mutuel.
- A cheval ensuite, nous avons adapté les techniques psychothérapeutiques de l’affirmation de soi et de la thérapie cognitive basée sur la pleine conscience (MBCT).
La première séance a été l’occasion d’évaluer le niveau de base à l’aide de l’inventaire d’estime de soi sociale (Lawson, J.S., Marshall, W.L., & McGath, 1979) et l’échelle d’affirmation de soi de Rathus. Les résultats ont permis d’élaborer le programme de travail en fonction des difficultés particulières rencontrées par Mme D.. La seconde séance a permis d’expliciter les différents types de comportement relationnel : assertif, passif et agressif, d’apprendre à les repérer à partir d’exemples fournis par Mme D. ou moi-même et d’évaluer les conséquences émotionnelles de chacun de ces comportements pour soi-même et pour l’autre. Puis nous avons successivement travaillé sur différents aspects : - Prendre conscience et modifier ses pensées automatiques (restructuration cognitive),
- Lutter contre les comportements d’évitement pour expérimenter l’irrationalité de la menace anticipée,
- Prendre conscience de ses besoins,
- Faire une demande assertive.
Entre chaque séance des exercices à faire à la maison ont permis de mettre en pratique les nouvelles compétences dans la vie quotidienne. Les quatre dernières séances ont été consacrées à la pratique de la pleine conscience dans le but d’apprendre à Mme D. à repérer les signes avant-coureurs d’une entrée dans un épisode dépressif ou maniaque. Il s'agit d'apprendre à se centrer sur le moment présent, de prendre conscience de ses sensations, pensées, émotions afin de débrancher "le pilote automatique" qui nous entraîne dans des ruminations stériles relatives au passé (regrets, remords) ou au futur (anticipations anxieuses). Ces ruminations renforcent le sentiment d'incapacité et la tristesse, empêchent de vivre pleinement les petits moments de bonheur susceptibles de modifier positivement l'humeur. Ce travail de pleine conscience est facilité par les phénomènes d'isoesthésie, le cheval étant un animal émotionnel réagissant dans l'instant. En ce centrant sur les sens et le corps (sensations de contact, de mouvement, odeurs, sons…) provoquées par les allures du cheval, Mme D. a appris à prendre du recul par rapport à ses émotions et pensées négatives pour les regarder passer comme des événements mentaux qui ne sont pas ELLE. La pleine conscience permet d’autre part d’ adopter une attitude de bienveillance envers soi-même et les autres, ce qui facilite les relations interpersonnelles. Néanmoins, la généralisation et les changements à long terme ne pourront être obtenus que par une pratique personnelle régulière des outils explicités et expérimentés en séances. A cet effet, un Cdrom de méditations de pleine conscience a été fourni à Mme D. afin qu’elle poursuive son apprentissage. Prise en charge de T. T. 32 ans, souffre d'une Infirmité Motrice Cérébrale (Syndrome de LITTE). Difficultés principales : - Niveau physique, moteur : hypertonie des membres inférieurs, pieds tournés vers l’intérieur, épilepsie.. - Niveau intellectuel : déficience mentale, ne sait ni lire, ni écrire, pas de repères dans le temps, ne connaît pas les couleurs, langage pauvre et inadapté - Niveau psychique : troubles de l’humeur, agressivité verbale Points forts : bons repères dans l’espace Indications de l’équithérapie : Des effets automatiques ont été mis en évidence: - Amélioration de la spasticité par la chaleur dégagée par le cheval - Ouverture des genoux et pieds tournés vers l'extérieur Ceux-ci permettent d'améliorer la perception du schéma corporel et contribue à l'amélioration de l’estime de soi. Activités proposées : Le pansage et la préparation du cheval permettent de travailler l’équilibre postural en position assise et en position debout appuyé sur l’équidé. L’utilisation du matériel de pansage et le harnachement favorisent la motricité fine, la coordination gestuelle Des exercices ludiques sensoriels et moteurs à cheval sont ensuite effectués. A titre d’exemples : - Exercices de coordination-dissociation des mouvements : lever les deux bras, un seul, plier les genoux, un seul …. - Pour la connaissance du schéma corporel : loto, travail devant le miroir, imitation de gestes… - Pour l’acquisition des repères temporo-spatiaux et la mémorisation: petits parcours d’orientation.
Prise en charge de T. T, 4 ans et 4 mois est un petit garçon avenant, d’abord calme et agréable, qui s’exprime de façon très claire et adaptée. Depuis la dernière rentrée scolaire, l’institutrice se plaint des résultats de T. Il est capable du meilleur comme du pire. Il est dissipé et se fait punir très fréquemment. L’examen de son cahier apporté par la maman montre des travaux peu soignés et parfois complètement en inadéquation avec les consignes. L’institutrice s’inquiète pour la capacité de T. à suivre au CP. Aucun déficit visuel ou auditif n’a pu être constaté lors d’un examen médical. La psychologue scolaire a préconisé un suivi au CAMSEP mais les délais importants d’obtention d’un rendez-vous ont incité la maman à me consulter. Au début de la prise en charge, après un échange avec l’institutrice, j’ai émis plusieurs hypothèses explicatives : - un problème affectif entraînant une opposition vis à vis de la mère pour laquelle la réussite scolaire est très importante, d’autant que cela survient à une période du développement de l’enfant habituellement marquée par des comportements opposants. Dans le cas de T., cette situation pourrait être majorée par les récents bouleversements relationnels et environnementaux survenus dans sa vie. - une précocité intellectuelle entraînant un désintérêt pour les exercices proposés. Pour confirmer cette hypothèse, une évaluation spécialisée serait nécessaire (CAMSEP). - un retard psychomoteur (schéma corporel, organisation temporo-spatiale, dialogue tonique, coordination/dissociation) qui pourrait être précurseur de troubles «dys» ( dyslexie, dysorthographie..) Indications de l’équithérapie - Le cheval a ici un effet facilitateur sur l’émergence de la confiance de l’enfant envers le thérapeute. Les séances d’équithérapie peuvent apporter à T. des occasions complémentaires d’apprentissage favorisées par la motivation suscitée par son intérêt pour le poney. J’utilise des techniques empruntées à différentes disciplines du soin et/ou de la rééducation : - Les thérapies cognitivo-comportementales pour favoriser l’apprentissage de comportements nouveaux (exercices scolaires) et l’inhibition des comportements inadaptés (opposition). - La psychomotricité pour le développement des capacités sensorielles et motrices, la reconnaissance du schéma corporel, le repérage temporo-spatial… Activités proposées : Le pansage et la préparation du poney sont une première occasion de créer une relation privilégiée avec l’animal et le thérapeute. Cela permet aussi un travail sur l’expression émotionnelle. Il s’agit alors d’aider T. à verbaliser ce qu’il perçoit des émotions du poney, au travers de l’observation de son comportement. La mise en mots de ce qu’il pense que le poney ressent est encouragée afin de développer le vocabulaire émotionnel et faciliter ensuite l’expression de ses propres émotions, l’expression langagière adaptée étant souvent un palliatif aux comportements déviants destinés à attirer l’attention des personnes aimées. Des exercices ludiques à cheval sont ensuite effectués pour remplir quatre objectifs principaux : -Une évaluation des points forts et points faibles en terme psychomoteurs, intellectuels et affectifs/relationnels. Il s’agit ici d’évaluer plus précisément les causes des difficultés scolaires de T. afin de mieux orienter la prise en charge en équithérapie. -L’expression émotionnelle, -Le développement psychomoteur, -Le renforcement des apprentissages scolaires. Exercices proposés : - Pour l’évaluation : il s’agit d’adapter les épreuves verbales ou de performance issues des tests psychologiques ou psychotechniques : vocabulaire, compréhension, calcul, raisonnement, orientation temporelle, orientation spatiale, reconnaissance des formes, des couleurs…. Des supports ont été créés en format adapté pour être utilisés lors de jeux avec le poney - Pour la connaissance du schéma corporel : loto, travail devant le miroir, imitation de gestes… - Pour l’acquisition des repères temporo-spatiaux : petits parcours d’orientation. - Pour l’expression émotionnelle, T . est invité à se projeter en inventant une histoire au sujet d’un petit animal. A la fin de la séance à cheval, le dessin est parfois utilisé pour permettre à T. d’exprimer ce qu’il a vécu. Après quelques séances, il apparaît que la première hypothèse est la bonne. T. semble assez insécurisé par ce qu’il comprend de la situation parentale complexe qu’il a vécu depuis qu’il est petit. Il a besoin d’explications sur ses relations familiales qui ont été jusqu’à présent constituées de non-dits, sans doute dans l’objectif de le protéger. La maman a été incitée à lever « le secret de famille ». Nous poursuivons le travail sur l’expression émotionnelle (qui reste difficile) et les acquisitions psychomotrices. Des difficultés attentionnelles sont parfois repérées pendant les séances, mais elles ne sont pas systématiques. Pour les travailler j'adapte des exercices de pleine conscience adaptée aux enfants. Le cheval a ici un rôle facilitateur en favorisant la motivation et la concentration sur ce qui est vécu ici et maintenant.
Prise en charge de B.B. est un homme d'une trentaine d'année qui exprime un burn out professionnel et des difficultés conjugales. Il me fait part d'un profond malaise, car il se sent pris entre deux aspirations
contradictoires, il se sent malheureux mais est en difficulté pour
décider ce qu'il doit faire pour aller mieux car il craint de faire
du mal à ceux qu'il aime et souhaite vivement assumer ses responsabilités
à leur encontre.
Il est cavalier et connaît les chevaux
Avec lui, j'ai utilisé:
- La Thérapie
Cognitive Basée sur la
Pleine Conscience (MBCT) permet aux patients d’apprendre à s’extraire des pensées négatives
automatiques (ruminations, anticipations anxieuses…) qui maintiennent et
renforcent les émotions négatives et les comportements problématiques.
- La thérapie
d’ACceptation et d’engagemenT (ACT) repose sur des
bases scientifiques solides et
enseigne ainsi des façons de désamorcer
les conflits, de faire face aux aléas de la vie et de vivre le
moment présent.
Elle a pour but d’aider la personne à mener une existence
riche et pleine de sens et à composer avec l’inévitable souffrance qui
l’accompagne en développant une plus grande souplesse psychologique.
Le pansage et la préparation du cheval ont été une
première occasion de créer une relation privilégiée avec l’animal. Cela
permettra de travailler les aspects relationnels et sensoriels. Puis, à cheval, les techniques
de méditation de pleine conscience sont explicitées et expérimentées. Pour changer, il faut dans un premier temps,
regarder les faits comme ils sont. Ceux-ci paraissent souvent pires qu’ils ne
le sont en réalité. Lorsque l’on arrive à séparer les faits des jugements que
l’on porte sur eux, il devient plus aisé de composer avec eux. La
première étape est de devenir plus conscient de son environnement, de ses
sensations et émotions, des ses pensées
puis d’apprendre à « défusionner » de ces événements mentaux. La
défusion permet d’aborder les pensées de manière différente afin de réduire
leurs répercussions, leur influence sur soi. Mieux nous apprenons à
désamorcer nos pensées douloureuses ou désagréables, moins elles auront le
pouvoir de nous troubler et de nous
préoccuper. La défusion diminue aussi l’influence de pensées
contreproductives comme l’autocritique sévère et le doute de soi sur notre
comportement
La seconde étape a permis de clarifier ses valeurs, le genre de
personne qu'il désire vraiment être, ce qui compte vraiment pour lui pour
qu'il puisse s'engager dans des actions conformes à ces valeurs.
Il s’agit en fin ce compte de tenir compte de la réalité, d’apprendre à
tolérer son existence, à l’accepter. Il ne s’agit pas de se résigner mais de permettre de ne pas réagir immédiatement aux situations, aux pensées, aux
émotions (notamment celles qui sont négatives ou difficiles). Ces réactions
sont souvent automatiques et s’exécutent souvent selon des schémas
comportementaux habituels mais qui peuvent être délétères. Il s’agit de pouvoir
faire une pause, en pleine conscience, avant de décider de s’engager dans des
actions conformes à ses propres valeurs (agir et non réagir).
L'utilisation du cheval, qui réagit aux émotions dans l'instant présent et recherche l'absence de tension facilite l'apprentissage de ces techniques car, de par la grande variété de sensations physiques procurées par le contact avec l'animal, il est plus aisé de se centrer sur ce que l'on ressent plutôt que sur les pensées qui bien souvent "nous racontent des histoires". Les décisions à prendre finissent par s'imposer en écoutant ce que dit notre corps, notre "plexus émotionnel" que l'on a appris à ne pas écouter, nous déconnectant de nos intuitions.Pendant douze séances, B. a été invité à
découvrir avec le cheval, ses sensations, ses émotions, le monde de ses pensées en alternant
des temps de méditations guidées, des exercices sensoriels et des temps
d’échanges.
Des exercices à réaliser chaque jour à la maison lui ont été proposés afin de, comme un sportif, entraîner son cerveau à pourvoir
reconnaître ses pensées automatiques stériles et s' en distancier pour
prendre des décisions basées sur ce qui compte vraiment pour lui.
Prise en charge de L.

L, est un homme de 37 ans, trisomique qui vient aux séances avec d'autres résidents du foyer occupationnel dans lequel il vit.
Difficultés principales :
- Niveau physique, moteur : hypotension, souffle au coeur
- Niveau intellectuel : ne sait ni lire, ni écrire,
- Niveau psychique : angoisse nocturnes
Points forts : relations harmonieuses avec les autres
Indications de l’équithérapie :
Dans le cadre d’une déficience intellectuelle, le cadre d’intervention particulièrement riche permet de travailler différentes compétences liées au développement cognitif:
- La mémoire : épisodique (raconter un événement passé), sémantique (vocabulaire, connaissances sur le cheval), mémoire de travail (enchaînements de tâches, parcours à mémoriser), procédurale (gestes)….
- L’imitation (simultanée puis immédiate et enfin différée) est un phénomène développemental important qui permet d’apprendre en voyant faire. C’est la première marche vers la décentration et la symbolisation.
- La catégorisation : trouver les similitudes entre objets
- La sériation : mettre les choses dans l’ordre. Travail logico-mathématique préalable à l’acquisition des notions de temps et la numération.
L’équithérapie est aussi indiquée dans la prise en charge des troubles associés : dépression, anxiété, faible estime de soi
Activités proposées
- Pansage, massage du cheval, travail avec le cheval en liberté : communication infra-verbale, isopraxie, isoesthésie
- Activités montées : adaptation de jeux éducatifs, slaloms, verbalisation
L. demande à monter, insiste même, mais l'angoisse est très forte et réussir à approcher le cheval, mettre le pied à l'étrier et passer la jambe par dessus la croupe, même avec mon aide et celle de l'éducateur accompagnant demande 15 à 20 minutes. Cette "épreuve" une fois surmontée, procure à L. un grand sentiment de joie et de fierté qu'il verbalise.
Prise en charge d'un petit groupeD et H, hommes de 35 et 48 ans et S, femme de 35 ans, déficients intellectuels, résidant dans un foyer occupationnel souhaitent participer aux séances d’équithérapie, pour être en relation avec les chevaux mais, échaudés par une expérience négative de pratique de l’équitation adaptée, ils expriment leur volonté de ne pas monter à cheval.
Après une ou deux séances consacrées aux soins envers le cheval et au travail avec le poney en liberté, ils ont souhaité monter en attelage, d’abord mené par l’équithérapeute, puis progressivement seuls au commande.
Comme pour L., sont travaillés, à partir de petits parcours d'orientation, les différentes compétences cognitives, notamment la mémoire, l'orientation, l'anticipation, la planification, la numération....
|